Guerre, art et civilisation.

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Quand Cortés a pénétré pour la première fois la forêt du Petén, cela faisait cinq siècles que les ruines des grandes cités mayas gisaient englouties sous la végétation tropicale. Outre l'épuisement des ressources due à la surpopulation, la première et principale cause de l'effondrement de la civilisation maya classique a été la guerre. Ou plus exactement l'ivresse guerrière qui a transformé des rivalités naturelles en un cercle vicieux de délires de grandeur et de massacres sacrificiels systématiques des prisonniers. Cette folie sanguinaire aurait approché le suicide collectif si les populations n'avaient fui et ne s'étaient disséminées dans la forêt. En parallèle une compétition artistique s'est développée qui a donné naissance aux plus formidables monuments de  Mésoamérique. La puissance des pyramides de Tikal n'a d'égal que l'extravagance architecturale orgiaque de Copán et toutes deux témoignent d'une apogée économique et culturelle. Sa quintessence est atteinte par la délicatesse des traits des visages sculptés sur les stèles de Copán qui font oublier tout critère historique, archéologique ou ethnique à celui qui les contemple aujourd'hui. Ne reste que la fascination de l'art pur.
L'autre spécificité des Mayas est d'avoir développé une véritable écriture. Un système lui aussi d'une telle pureté que des hommes et des femmes d'une toute autre culture et surtout d'un autre millénaire sont parvenus à le déchiffrer par le seul usage de leurs facultés mentales et pour certains d'entre eux sans même poser un pied sur le continent américain. Alors ont jailli les rois, les reines, les dynasties, les batailles, les invasions, les calendriers astronomiques et les dates. Et les Mayas sont réapparus sur le livre d'histoire de la civilisation humaine parce que le propre d'une civilisation est d’écrire son histoire et d'en assurer la postérité éternelle pour gagner l'immortalité. 

Cuando Cortés penetró por primera vez la selva del Petén, hacía ya cinco siglos que las ruinas de las grandes ciudades mayas yacían sumergidas bajo la vegetación tropical. Además del agotamiento de los recursos naturales, la primera y principal causa del derrumbe de la civilización maya clásica ha sido la guerra. O más precisamente la embriaguez guerrera que transformó rivalidades naturales en un círculo vicioso de delirios de grandeza y masacres sistemáticos de los prisioneros en sacrificio. Esta locura sanguinaria habría rozado el suicidio colectivo si las poblaciones no hubieran huido diseminándose en la selva. En paralelo una competencia artística se desarrolló dando luz a los más estupendos monumentos de Mesoamérica. La potencia de las pirámides de Tikal solo tiene como equivalente la extravagancia arquitectónica orgiástica de Copán y las dos atestiguan del apogeo económico y cultural. Este alcanzó su quintaesencia con la delicadeza de los rostros esculpidos en las estelas de Copán que llevan quien hoy las contempla a olvidarse de todo criterio histórico, arqueológico o étnico. Solo queda la fascinación del arte puro.
Otra especificidad de los Mayas es el desarrollo de una verdadera escritura. Un sistema también tan puro que hombres y mujeres de cultura totalmente ajena y m
ás que todo de otro milenio han logrado descifrarlo con tan solo el uso de sus facultades mentales y en el caso de algunos de ellos sin siquiera poner un pie en el continente americano. Entonces brotaron reyes, reinas, dinastías, batallas, invasiones, calendarios astronómicos y fechas. Y los Mayas reaparecieron sobre el libro de historia de la civilización humana porque lo propio de una civilización es escribir su historia y asegurar su posteridad eterna para ganar la inmortalidad.

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